Programme de la COFHUAT pour la rentrée 2016

visite de Rennes

La Cofhuat et les logements sociaux

La Cofhuat trouve son origine dans les mouvements intellectuels qui, dès avant la Guerre de 14, considéraient que le logement des ouvriers constituait la première question sociale. Les principaux acteurs étaient des économistes partisans de l’économie sociale, des représentants patronaux en avance sur leur temps, enfin des élus locaux comme le Maire du Havre, Jules Siegfried qui devait porter le sujet devant le Parlement pour lui donner une première base législative. La notion d’habitation à bon marché était née, en France mais aussi à l’étranger avec la création de la Fédération Internationale pour l’Habitat, l’urbanisme et l’Aménagement du Territoire en 1913. L’objectif était de traiter le sujet dans une perspective économique et sociale d’ensemble, d’assurer une décentralisation de la décision qui permette d’adapter celle-ci en fonction des réalités locales, de s’appuyer sur des pratiques mutualistes pour responsabiliser les bénéficiaires eux-mêmes. L’Etat fixait les règles et participait à l’octroi de moyens budgétaires  mais il devait en rester là. La mutualité faisait le reste.

Les mêmes personnalités ont repris leur bâton de pèlerin  après la guerre de 14 pour défendre des objectifs de construction de logement qui ne figuraient pas assez dans les priorités de l’époque. C’est le moment où Henri Sellier épaulé au Parlement par Louis Loucheur, mesura les besoins non satisfaits dans l’ensemble du département de la Seine et obtint en 1928 que le budget de l’Etat fasse du logement, désormais une priorité. Jules Siegfried était décédé, ils prenaient le relais.

 L’Après-Guerre amena de nouvelles préoccupations, il fallut ajouter au dossier des mal logés existant déjà, l’effet des bombardements. La destruction simultanée de villes entières dans toute l’Europe conduisit à rapprocher les Etats et à  remettre au premier plan l’institution de la Fihuat créée avant la guerre de 14. C’est dans le cadre de ces réflexions dépassant le cadre national que la Cofhuat a été créée en 1947, avec pour rôle de faciliter les relations entre tous ceux qui sont concernés par l’acte de bâtir. Elle eut son siège et l’a toujours à ce qui est aujourd’hui l’Union Sociale Pour l’Habitat. Sa présidence fut confiée à Albert Denvers, un des promoteurs du logement social d’après-guerre qui resta ensuite Président d’Honneur de la Cofhuat jusqu’à sa mort

L’insuffisance de la construction de logements dans les zones les plus tendues et en sens inverse, l’évolution démographique négative que connaît une partie de la France, posent désormais les problèmes en terme d’aménagement du territoire. Dans les zones tendues, il importe de mesurer les insuffisances de construction de logements pour chacune des  catégories de salariés, ailleurs le parc social est parfois trop important par rapport à la demande. Un homme comme Claudius Petit avait déjà anticipé après-guerre cette évolution. Il a été un des fondateurs de la Cofhuat. Notre prochain chantier, le logement des salariés, qui intéresse dans son financement la Caisse des Dépôts, membre de la Cofhuat,  mais aussi de nombreux partenaires privés, fera l’objet d’une réunion le 22 septembre prochain.

Parmi les structures de gestion du parc social, les offices sont les organismes d’HLM qui ont le plus de difficultés à s’adapter à ces évolutions. Leur caractère d’institution locale voire municipale, freine leur possibilité de suivre les conséquences d’une géographie évolutive. La Cofhuat est en contact sur ce sujet avec l’ensemble des partenaires concernés: offices mais aussi association des villes moyennes, Anru, CDC, pour préciser les actions qu’il serait nécessaire d’entreprendre. Elle souhaite élargir le cercle de réflexion pour mieux prendre en compte les réalités de terrain dans les réponses à apporter.

Au-delà de ces sujets majeurs, les personnels d’encadrement du logement social peuvent utilement profiter de toute l’information initiée par la Cofhuat dans les domaines les plus variés. Nous sommes prêts à les accueillir  et souhaitons que des offices, des sociétés, des coopératives utilisent ce moyen de soutenir les efforts de leurs salariés pour s’adapter aux évolutions de notre société.