N°36 – Janvier 2015 – Risques naturels majeurs

E d i t o r i a l

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François Leblond
Président 

Pourquoi ce numéro de note revue sur les risques naturels ?
La Cofhuat est née du besoin de reconstruire notre pays au lendemain de la guerre. Après les  destructions massives  que nous venions de vivre, il n’y avait pas de temps à perdre. Toutes les professions engagées dans l’acte de bâtir devaient conjuguer leurs efforts, la création de notre association, à cette époque, a eu pour objectif d’y contribuer.
Aujourd’hui, Pour mieux lutter contre les catastrophes naturelles il faut s’inspirer des mêmes principes.  Lorsqu’elles se produisent, elles détruisent, parfois en un temps très court comme c’était le cas avec les bombardements, ce que l’homme a construit avec amour, entraînant la mort, la destruction et la fin du bonheur de beaucoup. Il faut tout mettre en œuvre pour en mesurer les dangers, pour en combattre les effets quand elles viennent nous surprendre et pour venir en aide aux victimes. La coopération entre tous est plus que jamais nécessaire.
Les pouvoirs publics sont conscients de leurs responsabilités à cet égard. Ils  ont de tout temps consacré des moyens importants à la protection des populations:  travaux de protection- digues ou paravalanches par exemple- et ont renforcé au cours des dernières années la législation et la réglementation .
L’Etat exerce un rôle fondamental, il a pour première fonction de porter à la connaissance des communes et des responsables de l’urbanisme, à partir des études qu’il commande,  la géographie des risques encourus et la portée réglementaire qu’il convient d’ en tirer, il organise les actions dévolues aux différents partenaires  de façon  à limiter les  dangers par des réactions rapides et coordonnées quand de tels phénomènes surviennent, il a élaboré des régimes d’indemnisation qui viennent en aide aux sinistrés.
Les préfets et les élus locaux sont conscients des responsabilités qui sont les leurs en matière de droit à construire mais ils sont beaucoup moins armés pour traiter du bâti existant édifié en des temps où la législation était moins rigoureuse.
Des quartiers entiers ont été construits dans le passé en des endroits où ils seraient aujourd’hui, probablement partiellement interdits : certains bords de mer, de rivière, flancs de montagne seraient maintenant mieux préservés. La démolition de maisons peut être décidée en cas de risque exceptionnel mais , le plus souvent, il n’est d’autre possibilité que d’exiger un renforcement de la solidité du bâti et de prévoir un régime d’évacuation à partir du moment où le danger apparaît imminent. Quand la catastrophe s’est produite et que des sinistres ont été constatés, un système d’assurances régulièrement amélioré au cours des années,  allie décision des pouvoirs publics et réponse des sociétés d’assurance dans un partenariat public privé d’une grande efficacité.
L’objectif de ce numéro est de présenter une synthèse des sujets  qu’un élu confronté à ce type de préoccupation, doit connaître pour exercer ses responsabilités, il est aussi de rappeler le rôle clé des compagnies d’assurance  qui concourent à la réparation des dommages,  et des réassureurs qui les protègent.

Je remercie tous ceux qui contribuent à mieux faire connaître cette question majeure, l’Institut d’Aménagement et d’urbanisme de la région Ile de France, membre de la Cofhuat, qui alerte, notamment par la cartographie interactive, les décideurs et les populations franciliennes  sur les conséquences d’une crue majeure de la Seine, les urbanistes qui dans ce numéro rappellent les bases du droit en la matière, les compagnies d’assurance qui ont noué un partenariat exemplaire avec les pouvoirs publics. Mieux faire connaître tous ces acteurs, leurs rôles respectifs dans la connaissance des risques et dans la mise en place et l’application des plans d’exposition , tel est l’objet de cette présentation . Nous souhaitons que ce numéro de notre revue prenne sa place dans cet effort d’amélioration de la sécurité des personnes et des biens.