Programme de la COFHUAT pour la rentrée 2016

visite de Rennes

Urbanisme

Les débuts de la réflexion sur les besoins de logement des salariés à la fin du XIX° siècle, ont mis en évidence la notion d’hygiène. Ce sont d’abord des médecins qui se sont le plus manifestés en ces matières, dénonçant les taudis dans lesquels ils pénétraient quand ils étaient appelés à soigner les malades. C’était Paris mais aussi beaucoup de nos villes ouvrières.

L’hygiénisme a précédé l’urbanisme et les cercles qui se sont créés sur les besoins de logement ont très vite débouché sur des questions de localisation des habitations, de recherche de la pureté de l’air. Ce sont eux qui ont initié la loi Cornudet de 1920 imposant un plan d’urbanisme dans les villes. Très vite, la réflexion s’engagea sur la meilleure manière d’introduire davantage de nature dans la ville. Le concept de cité jardin était né qui devait trouver des applications heureuses dans les années trente. Ce sont ces personnalités qui, ensuite, ont été les premiers promoteurs de la Cofhuat après la guerre. Nous restons fidèles aux messages qu’elles nous ont transmis. Si, l’immensité des besoins à la suite des destructions de la guerre mais aussi du retour des Français d’Algérie ont eu pour effet de s’affranchir partiellement des principes mis en œuvre jusque là, nous pensons que le moment est venu de revenir aux sources.

Nous nous appuyons pour cela sur les agences d’urbanisme et d’abord la première d’entre elles, l’IAU, Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile de France, membre de la Cofhuat.

Les études nécessaires à une réflexion forte en ces matières doit faire appel à des travaux de grande ampleur. La Cofhuat n’est pas outillée pour cela mais elle a la possibilité de diffuser, dans ses réseaux, les conclusions des chercheurs de toutes disciplines sur ces sujets.

Nous allons poursuivre ce travail en nous rapprochant des grandes régions récemment créées pour mesurer comment des textes votés par le Parlement et applicables dans toute la France, sont adaptés ou non aux réalités géographiques. Un premier test a été fait, à cet égard, à propos de la loi ALUR, bien adaptée aux besoins de la Région Ile de France mais négative dans d’autres parties du territoire où la hausse du prix du foncier a pour cause d’abord l’attractivité touristique. L’objectif social de la loi est alors mis en échec, la demande de construction et la flambée des prix viennent de l’extérieur, la défense de l’environnement est compromise par des autorisations nouvelles de bâtir n’ayant rien à voir avec les besoins des populations : vallée de Chamonix, environs de Genève, littoral méditerranéen.

Notre partenariat avec les anciens de la SCET et de la Caisse des Dépôts est à cet égard essentiel. Des personnalités habitant dans toute la France ont accepté de constituer pour nous les relais régionaux qui nous manquaient. C’est sur eux que reposent les réflexions d’aménagement du territoire qui sont un des objets majeurs de notre institution.

Pour susciter des réflexions sur tous ces sujets, nous souhaitons associer des élèves des écoles d’architecture. Notre premier partenariat à cet égard se situe avec l’Ecole Spéciale d’Architecture qui s’efforce d’engager ses élèves, français et étrangers, dans des recherches originales. L’habitant d’un logement devenant un des acteurs de la construction et non, comme trop souvent dans le passé, un simple consommateur d’espace. Nous développons aussi des contacts à ce sujet avec l’Ecole de Belleville ainsi qu’avec l’Institut d’Etudes Politiques de Paris.

C’est donc un programme très dense qui nous attend à propos de ces questions d’urbanisme. Nous souhaitons y associer des architectes, pas seulement les grands noms, les entreprises de BTP présentes dans la construction mais aussi dans les services. Nous rechercherons des contacts à ces sujets avec les administrations d’Etat pour leur proposer certains infléchissements législatifs et réglementaires que nos travaux appellent de leurs vœux.

Notre appartenance à la Fihuat nous permet de rapprocher la situation française de celle des autres pays d’Europe et du reste du monde. Les travaux dont nous avons connaissance à l’étranger, nourrissent aussi notre réflexion.